Bleu Ebène

Avec, pour toile de fond, l’histoire de la musique qu’il connaît si bien, le compositeur David Achenberg réussit à ouvrir une nouvelle voie. Celle-ci l’affranchit et lui permet également de trouver une combinaison de styles qui inscrit sa ligne dans la continuité de la musique classique. Ce faisant, il suit un cheminement très personnel qui cherche et trouve de nouvelles voies, tout en croisant les disciplines. Grâce à sa personnalité charismatique, de nombreux artistes amis s’engagent pour son travail. C’est le cas du Quatuor Tana. Après qu’ils aient joué les deux premiers quatuors, le troisième quatuor a été composé sur leur commande pour compléter ce triptyque. Ils ont également créé la quatrième œuvre, qui fait partie d’un autre complexe en trois parties. Celui-ci sera complété par une œuvre pour violon solo avec électronique et une autre pour orchestre et quatuor.

Le quatrième quatuor introduit l’électronique par l’ajout d’une bande électromagnétique. Son langage microtonal est plutôt apaisant, parfois même contemplatif. L’introduction de l’œuvre sonne d’abord de manière surprenante. On se demande d’abord si le bruit de machines à l’extérieur nous parvient à l’oreille, ou bien si la composition a déjà commencé. Souvent proche du silence, la musique est traversée ici et là de violentes convulsions. Le langage de ce compositeur est subtil et multiple. Des passages caressants à l’oreille alternent avec des textures modernes et sophistiquées. Les mouvements, brefs le plus souvent, dessinent une image changeante qui ne tolère aucune longueur (AV).

Le Quatuor Tana est pionnier en matière de nouvelles technologies, ce qui en fait un partenaire privilégié de centres de recherche comme l’IRCAM (Paris) ou le Centre Henri Pousseur (Liège). Leurs activités au service de la création contemporaine est remarquable. Ici aussi, il donnent aux œuvres une coloration convaincante et en rendent la texture avec la plus haute qualité. Ils ouvrent ainsi notre appétit pour les œuvres à venir de cette voix moderne dans le cosmos de la composition.”