Anti-Melancholicus est le titre d’un ouvrage d’August Pfeiffer que Bach a noté, pour s’en souvenir, sur la page de garde du cahier pour Anna-Magdalena. Pour Luther, la mélancolie est le bain du diable. L’écho de cette pensée sur la construction même de ces trois Cantates est éclairant.
Telle que la conçoit Bach, la musique n’est pas le vecteur d’un plaisir esthétique mais d’une délectation spirituelle. Elle ressort davantage d’une conception de la musique dont les sources les plus anciennes sont à chercher dans l’usage cultuel et magique (dans sa capacité à nous transformer) de la musique, à l’image des pythagoriciens qui lui donnèrent la fonction de conduire les âmes et de leur inculquer un éthos, une manière d’être.
Puisse cet Anti-Melancholicus, en reprenant une image d’Edgard Morin, être comme une île de ravitaillement dans un océan d’incertitudes.