Premier album du brillant duo. Il n’est guère possible d’écouter l’œuvre pour violon de Béla Bartók sans évoquer avec quelque nostalgie la génération brillante des violonistes hongrois qui la vit naître : une école exceptionnelle marquée par les noms de Zoltán Székely ou Jelly d’Arányi. A ces personnalités exemplaires, il convient toutefois d’associer les nombreux violonistes paysans que Bartók entendit au cours de ses pérégrinations dans les campagnes — des musiciens amateurs qui lassaient éclater leur amour de la musique avec une sincérité naïve, en dépit d’une manière rugueuse et d’une une justesse maladroite dues aux mains calleuses et aux instruments de fortune.