Le pianiste belge Maxence Pilchen imagine un Chopin bien différent. Il semble jouer avant tout pour lui, dans une sorte de douloureuse confession. Piano timbré, jeu subtile de la pédale, il porte un souffle non seulement intimiste, y compris dans le bouillonnement qui tend à la concentration et non à l’explosion, mais aussi un sens de la couleur, comme tourné vers le futur, l’impressionnisme. Loin de prétendre à la franchise qui caractérise Yundi, il se fait comprendre par allusion, sachant faire jaillir le son des notes aiguës, puis enfouir aussitôt le chant comme, par exemple, dans le Prélude n°10. Cette conception personnelle signale un pianiste qu’il va falloir suivre de près.