MStefanelli_Chroma

« J’écrivais de la musique à l’âge de six ans »

Ecrire et non pas improviser. Ou, plus exactement, retranscrire d’oreille ce que l’on entend. A l’ère de l’ordinateur naissant, Matthieu Stefanelli utilisa les premiers programmes de composition et d’orchestration. Peu intuitifs, ceux-ci lui furent, paradoxalement, d’une grande aide. En effet, le jeune musicien devait retranscrire sans erreur, la durée des notes. Travail fastidieux, mais si précieux pour les années à venir.
Debussy, Fauré, Ravel, Rachmaninov composèrent son panthéon musical original. Puis un premier choc, une révélation : lConcerto pour violoncelle « Tout un monde lointain » d’Henri Dutilleux. Suivi d’un second choc : la rencontre avec le compositeur Bernard Cavanna. L’écoute et la bienveillance de son aîné s’ajouta à l’ouverture vers d’autres écritures : Stravinsky, Ligeti, Berio, Berg… Ce dernier fascina l’artiste qui travailla sur les échelles à douze sons, attiré par le « total chromatique », mais aussi l’étude des modes inspirés par Messiaen.
Au fil du temps, Matthieu Stefanelli n’a cessé d’entreprendre des périples entre le passé et le présent. En chemin, les points d’eau se sont multipliés : Scriabine, Bartók, Wyschnegradsky… Aux révolutionnaires des rythmes et de l’harmonie se sont ajoutés les contemporains de Sofia Gubaidulina à Einojuhani Rautavaara en passant par Alfred Schnittke, Régis Campo, Richard Dubugnon, Philippe Hersant…
D’autres sources musicales nourrissent aujourd’hui son inspiration : la sculpture, la peinture, la poésie, le théâtre… Les objets sonores parfois les plus improbables l’attirent, des bruits ambiants aux cris de la nature comme ces chants d’oiseaux, recueillis après un voyage au Costa Rica, préludes à un quatuor à cordes.

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