Comment s’est manifesté pour vous le goût à la fois de la musique et du piano ? Jean-Jacques Bedikian : Tout simplement dans le cadre familial. Mon père aimait profondément réunir à la maison des amis ou des parents musiciens amateurs, il goûtait ces concerts improvisés qui faisaient une large place aux musiques traditionnelles, populaires ou de film, en plus du répertoire classique. Je restais aussi tard que possible pour écouter, je me relevais même pour cela, et c’est ainsi que s’est opéré le premier contact avec la musique, et aussi l’éveil du désir de poser les mains sur le clavier. En fait, lorsqu’une musique entendu me marquait, j’essayais sans avoir pris de cours de la retrouver, de reproduire d’abord la mélodie, puis un semblant de cadre harmonique. J’ai donc eu l’envie d’apprendre le piano, ce qui m’a valu d’être présenté à mon premier professeur. Elle m’a demandé si je savais jouer quelque chose, et sans appréhension j’ai joué d’oreille le thème principal de la musique du Parrain de Nino Rota et la Valse de la Suite de jazz n°2 de Dimitri Chostakovitch. Elle m’a accepté comme élève, et ensuite préparé au concours d’entrée au Conservatoire de Marseille.