Cet Album met en lumière le cheminement artistique et les inspirations du compositeur à travers ses différents trios pour violon, violoncelle et piano. Il explore les thèmes de la nostalgie, de la rythmique, et de la commémoration, tout en décrivant le processus créatif intense qui a conduit à la création de chaque pièce. De la contemplation de la nuit à la commémoration des victimes de l’Holocauste, chaque trio représente un voyage émotionnel unique, capturé dans une musique riche en textures et en sentiments.
Les émotions, les songes de l’enfance, les joies, les peines de l’adolescence et de l’âge adulte, la musique classique m’a permis d’en exprimer les accents, de continuer d’en traduire les couleurs : tendresse, nostalgie, chagrins, consolations ; hommages aussi – celui rendu aux victimes d’Auschwitz en 2016 ou, quelques années avant, à Jean Comandon, médecin, chercheur et pionnier d’un cinéma scientifique.
Depuis les « Suites pour violoncelle seul » de Bach, les « Danses hongroises » de Brahms ou les œuvres de Béla Bartok, les compositeurs ont souvent jeté des ponts entre musique classique et musiques populaires ; Ravel est parfois allé chercher du côté du jazz. C’était une manière de toucher d’autres publics, une façon de se renouveler, d’élargir la palette des sentiments, de libérer le corps et l’âme, de les mettre en mouvement en faisant appel à la danse, de conjuguer les plaisirs des sens, le dionysiaque avec l’apollinien.
Pour ma part, je me suis rendu compte que dans ces trios, certaines « musiques actuelles », musiques de danse la plupart du temps, influençaient en partie mon travail de composition.
Il ne vient pas spontanément à l’esprit que l’ouverture de l’Oratorio de Noël de Jean- Sébastien Bach, les Concertos de Vivaldi -L’Hiver des Quatre Saisons notamment-, les Symphonies de Beethoven ou encore les Danses des Pygmées Aka de Centre-Afrique préfigurent à certains égards ce qu’il est convenu d’appeler aujourd’hui la musique pulsée, celle qui trouve son expression le plus achevée dans la musique Techno.
Et si j’ai été sensible à différents aspects novateurs des œuvres de Steve Reich ou de Philip Glass, je dois convenir avoir été influencé aussi -peut-être à mon insu- par la place que la musique pulsée a prise peu à peu dans le paysage musical.
Jean-Charles Gandrille