Nul besoin d’insister sur ce que la musique fait ici clairement ressortir : si à l’opposé du célèbre « Voyage d’hiver », Schubert avait eu l’idée d’écrire un « Voyage de printemps », il ne fait aucun doute que cette musique s’y prêterait à merveille. Dès les premières notes, cette sonate dépeint un éveil enchanteur au sein d’une nature qui irradie de joie et dont la fraîcheur exulte dans l’œil du voyageur. Guy Sacre disait avec tellement de justesse dans La musique de piano (Robert Laffont) « Croyez-vous qu’il ait fallu lutter avec la page blanche, comme Jacob avec l’ange, pour écrire ce lyrique thème d’entrée ? On se lève avec lui, on en accueille en même temps la promesse et l’accomplissement, la fleur et le fruit. »