Chronique autour des trois révolutions, à travers la « musique de l’histoire » et non pas l’histoire de la musique ; une petite musique qui devint grande « parce qu’elle voulait changer le monde » !
Hymnes et chansons des hommes du 19e siècle, accompagnés par deux instruments majeurs, opposés et pourtant réconciliés : le piano du salon et l’orgue de rue, de barbarie.
L’un, le piano, est l’instrument du bourgeois, de la nouvelle classe dirigeante ; avec les romances de Beaupan : « J’ai peur », ou de Paul Henrion : « Aime, travaille et prie ». On se rassure comme on peut, mais on craint cette « classe dangereuse » : les gueux ! On s’effraie de ceux qui se reconnaissent dans les clameurs de l’ « Internationale » : « Debout les damnés de la terre… »
L’autre, l’orgue de barbarie, instrument de l’ouvrier, de l’homme de la rue, du pauvre, de celui qui plus tard sera chanté par Richepin… Ils chantent sous les fenêtres, pour gagner quelques sous ; ils chantent les succès des grands opéras, un air de la « Périchole » d’Offenbach, par exemple… car la chanteuse de rue rêve de la Diva.
Ils chantent dans la rue et on leur tire dessus : « Vive la Mort et l’égalité » reprend Cazalis dans la « Danse Macabre »…Un seul espoir pour ceux qui se révoltent ; un cercle de morts ou le baiser de « Claire » la jolie blanchisseuse de Béranger, la « fille du fossoyeur »…le baiser de la mort.