Sommet de la musique d’orgue, l’œuvre colossale que Bach a dédiée à l’instrument roi, représente la synthèse des écoles nationales. Les quatre grandes toccatas et fugues pour orgue appartiennent au sommet de l’œuvre de Bach. La Toccata et fugue en fa majeur (BWV 540) aurait pu être composée à Coethen où il occupa le poste de Konzertmeister de la cour entre 1717 et 1723. À la cour de Weimar où Bach servit de 1708 à 1717 et où il composa une grande partie de son œuvre d’orgue, on faisait grande consommation de musique italienne, les manuscrits des maîtres italiens, Corelli, Albinoni, Torelli, Vivaldi, circulant alors librement en Allemagne. Bach découvrit l’Italie, séduit par la clarté, la verve, l’harmonie lumineuse et l’élégance de l’écriture des musiciens ultramontains et entreprit de transcrire pour orgue et pour clavecin une vingtaine de concertos italianisants, dont neuf dus à la plume de Vivaldi. Le Concerto en ré mineur (BWV 596) est l’adaptation du onzième concerto pour deux violons et violoncelle de l’Estro armonico op. III de Vivaldi.