Les fantaisies pour violon de Telemann sont parues en 1735 à Hambourg au milieu d’un foisonnement d’œuvres similaires publiées entre 1732 et 1735 : 12 fantaisies pour flûte, 12 pour viole, 36 pour clavecin… Même pour un compositeur aussi prolixe que Telemann, 72 fantaisies en 4 ans, c’est impressionnant !
Si les fantaisies pour flûte ont été très souvent jouées et enregistrées, les fantaisies pour violon sont plus souvent restées dans l’ombre, souffrant sans doute du voisinage écrasant des sonates et partitas de J.S Bach. Certains les ont considérées comme mineures, faciles, les ont regardées avec un tantinet de mépris… de la musique pour élèves de conservatoire.
Pourtant, leur modestie n’est pas indigence, leur légèreté n’est pas pauvreté. Ces œuvres courtes (entre 5 et 8 minutes selon les pièces) sont d’une très grande efficacité. Elles sont si variées qu’il semble difficile de trouver des principes généraux de composition, tant du point de vue de la forme que de celui de la tonalité. La diversité et la liberté semblent avoir été les seuls guides de Telemann. Les 12 fantaisies proposent 10 tonalités différentes allant de Fa Mineur à Mi Majeur, c’est à dire de 4 bémols à 4 dièses : Il est presque impossible d’arriver à créer davantage de couleurs tonales sur l’ensemble d’un cycle !