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Le parcours de Nicholas Ludford (ca. 1490-1557), autrement orthographié Nycolace Ludfoorthe, ne fait aujourd’hui aucun mystère. Ce fils d’un musicien de la Fraternité de St Nicholas était destiné dès le plus jeune âge à une belle carrière dans la musique. Contrairement à d’autres musiciens de son temps partis étoffer leur curriculum vitae en de lointaines contrées, notre compositeur fait son chemin dans le périmètre très restreint de Westminster, centre politique et ecclésiastique de Londres et de l’Angleterre à la Renaissance. Si Nicholas Ludford bénéficie aujourd’hui d’un regain d’intérêt, notamment grâce aux travaux et aux enregistrements de David Skinner, certaines de ses œuvres restent encore à découvrir. Moins exubérantes que les messes Lapidaverunt Stephanum ou Benedicta, les Lady Masses dédiées à la Vierge, et prévues pour être chantées dans les petites chapelles des grandes institutions ecclésiastiques, attirent par leurs singularités. Parmi les onze messes complètes qui nous sont parvenues de Nicholas Ludford, les sept messes contenues dans le manuscrit British Museum MSS Roy. App. 45-48 méritent une attention spécifique. Elles constituent, par exemple, le seul cycle complet de messes votives à la Vierge pour tous les jours de la semaine conservé en Angleterre ; elles comportent des Alleluya et des Séquences pour lesquelles la musique Anglaise n’a que peu d’exemples polyphoniques ; elles sont fondées sur des canti firmi d’un intérêt remarquable appartenant à un répertoire connu sous le nom de « squares » ; et elles sont construites selon le principe de l’alternatim, avec des alternances de sections solistes et de sections à trois voix.