Música Callada, Alice Ader, Paraty Productions

AAderFMonpou_MusCall

Musique de la mémoire, musique de l’ailleurs, elle met en résonance des domaines de l’indicible très profondément enfouis.

Dans les Música Callada, grand cycle de quatre cahiers écrits de 1959 à 1967, Federico Mompou va jusqu’à l’extrême de son style dépouillé́.

D’une inventivité incroyable, chacune des pièces restant totalement différenciées, l’œuvre garde une unité de couleur très particulière. Le piano se fait résonance, lumière, plainte.Tous les registres sont magniés.

Le grand monstre noir se fait poussière d’étoiles.

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Presse

Classique mais pas has been | 15 janvier 2018 |

L’album d’Alice Ader apporte un éclairage différent au langage musical de Mompou. Ici, les aspects anguleux et dissonants de la musique sont mis en avant et portés par une remarquable énergie. La musique n’est pas adoucie ou floutée, le modal n’est pas transformé en tonal. Le choix du répertoire est à l’image du jeu de la pianiste : sans concession. Principalement composé de l’intégralité des quatre cahiers de Música callada, cet enregistrement pose une autre question : qu’est ce qu’une musique silencieuse (música callada, en espagnol) ? Ader apporte une réponse brillante et abrupte. Elle s’adresse à un public plus averti, aux mélomanes qui souhaiteraient comprendre ce qu’entendait Mompou quand il assurait que cette musique est « silencieuse car elle ne s’entend que dans son for intérieur »

Concert Classic.com | Alain Cochard | octobre 2017

De Benda à Ravel, en passant par Messiaen, Debussy, Nunes, Bach, Scarlatti ou Hersant, la discographie d’Alice Ader reflète le parcours d’une interprète aussi libre que singulière dont les choix musicaux correspondent toujours à une vraie nécessité intérieure. « Lorsque j’ai abordé l’œuvre de Federico Mompou, je ne me doutais pas que j’en deviendrais captive à ce point », confie la pianiste en introduction du texte d’accompagnement d’un nouvel enregistrement (1) regroupant les quatre cahiers de la Música Callada et les Paisajes du maître catalan. Une fascination qu’A. Ader sait faire partager : son interprétation saisit l’étrange et hypnotique poésie de la musique autant qu’elle souligne l’originalité du langage de celui qui, remarquait Vladmir Jankélevitch, rejette toute forme de terrorisme esthétique et « préfère trouver à l’usage de l’oreille des formes inédites de plaisir, d’un plaisir sans cesse plus secret et plus raffiné. »

Corrélé à la sortie de ce beau disque, le récital que l’artiste donne le 14 octobre à la salle Cortot a pour dénominateur commun Chopin, devancier admiré de Scriabine et de Mompou. Les Préludes op. 28 du Polonais forment le plat de résistance d’un programme qui fait par ailleurs place à un bouquet de pièces du Russe (dont six des fameux Préludes op. 11) et aux Paisajes, triptyque dont la force évocatrice réussit particulièrement à A. Ader.