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Où se situent les sonates pour violon et piano dans la chronologie du catalogue de Prokofiev ?

Les deux sonates datent de la dernière partie de la carrière de Prokofiev, celle de sa période soviétique. En 1918, il avait en effet quitté son pays natal pour les États-Unis, puis pour l’Europe, avant son retour définitif en Union soviétique à la fin de 1932. La première sonate, la Sonate en fa mineur op. 80, a été ébauchée aux États-Unis en 1938 et terminée en 1946, alors que Prokofiev avait achevé la seconde sonate op. 94 à Moscou trois ans plus tôt, en 1943, dans sa version originale destinée à la flûte.

Et pour conclure ?

Pour couronner notre travail autour de ce grand compositeur, révolutionnaire pour les uns, néo-classique pour d’autres, harcelé par la censure totalitaire du régime stalinien et d’Andrei Jdanov qui bridaient la liberté artistique, nous dirions que Prokofiev a été deux fois victime de Staline. Il est mort en effet le 5 mars 1953, le même jour que le « petit père des peuples », et presque à la même heure. C’est pour cette raison que sa disparition est passée quasiment inaperçue et que ses obsèques ont été célébrées dans une indifférence quasi générale. Pour conclure, ce qui nous attire chez Prokofiev c’est ce goût de la mélodie, cette fraîcheur mélodique typiquement russe qu’il trouve dans le folklore, car il nous semble que Prokofiev est avant tout un mélodiste.