Yann Robin (1974) : Quatuor à cordes n°2 Crescent Scratches (2011) : à Raphaël Cendo
Raphaël Cendo (1975) : In Vivo (2008-2011) pour quatuor à cordes
Raphaël Cendo (1975) : Quatuor à cordes n°2 Substance (2013) : à mes amis du quatuor Tana
Franck Bedrossian (1971) : Tracés d’Ombres pour quatuor à cordes (2007) : à Alain Gaussin
Shadows allie la poésie à la vitalité. Ce titre a été choisi pour la multiplicité d’ombres harmoniques qui vibrent derrière une seule note au timbre clair. C’est la manière dont on fait rayonner une note dans l’instrument qui provoque le phénomène de saturation. On n’entend pas la fondamentale mais ses projections : les musiciens exécutent un nombre incalculable de notes à une vitesse folle, quasiment en apnée. A ce rythme, outre que l’oreille sature, il semble que vingt instrumentistes sont en train de jouer. Il faut être sportif pour jouer les partitions de Yann Robin, Raphaël Cendo et Franck Bedrossian.
Le langage de Tracé d’ombres (2005-2007) est d’une finesse presque classique, dans la continuité de la tradition du quatuor à cordes. Franck Bedrossian développe des solos riches en couleurs, accompagnés d’une multiplicité de timbres et de gestes doux, aux nuances très basses. L’écriture de Raphaël Cendo lui ressemble trait pour trait : à fleur de peau, et extrêmement raffinée. À l’interprète d’isoler, dans cette matière débordante, ce qui doit être entendu. In vivo (2008-2011) est une pièce stupéfiante qui suspend un mouvement central d’une lenteur absolue entre deux déchaînements infernaux ! Pour Substance (2013), le quatuor a conçu l’archet guero, creusé d’entailles qui, en raclant les instruments, donnent des sons inouïs. C’est une pièce vertigineuse ! La virtuosité de Yann Robin dans Crescent Scratches (2010-2011) est d’une clarté impressionnante : il combine exclusivement les matériaux sonores qui lui sont propres en une suite de petites fugues qui se répondent très rapidement. Net, direct, pragmatique, il privilégie la structure et la limpidité avec sensibilité.
