Cyril Huvé

By 6 de April de 2016Artistas

Cyril Huvé

À l’aube de sa carrière, Cyril Huvé hésite encore : Poursuivra-t-il ses études de philosophie où se consacrera-t-il à la musique ?
L’année où il prépare l’Ecole Normale Supérieure, il est admis au Conservatoire National Supérieur de Musique. Parallèlement aux enseignements qu’il y reçoit, il fréquente assidûment l’université et se forge une personnalité qui s’exprimera dans son approche ultérieure de la musique, qu’il finit par choisir.
C’est alors qu’il travaille avec Claudio Arrau. Au gré de ses séjours en Europe, le pianiste chilien lui transmettra un héritage que peu auront la chance de recevoir et verra en lui «un de ses meilleurs continuateurs».

Puis il forge des projets dont l’utopie n’a d’égal que le succès qu’ils remportent : 
Encore étudiant au Conservatoire, il imagine, à la demande de Louis Dandrel, une émission d’archives sur France-Musique, intitulée Vieilles Cires : il crée ainsi un vocable qui fera fortune, et relance l’intérêt porté aux interprétations historiques. C’est dans cet esprit que, plus tard, il enseigne au Conservatoire National supérieur de Musique de Paris, où, assistant de Gérard Frémy, il transmet aux jeunes générations le legs qu’il a reçu, ces traditions qui s’opposent de toute leur vigueur aux habitudes. Il crée et anime les Rencontres d’Arc-et-Senans, puis les Rencontres de Cluny, manifestations qui associent le travail des professionnels en musique de chambre à une pédagogie ouverte au grand public ; elles attirent alors des interprètes qui se reconnaissent dans cet esprit : Maurice Bourgue, Martha Argerich, Michel Portal, le Quatuor Talich, Irvine Arditti, Jean-Pierre Drouet… 
Aujourd’hui, il poursuit cette tâche dans le Berry avec le projet de musique de chambre Musiciens Ensemble Mi-Temps Classic’ à Châteauroux et à la Grange aux Pianos de Chassignolles pour le festival Pentecôte en Berry.

Ces travaux débouchent naturellement sur un autre dilemme : ne serait-il pas plus juste d’interpréter les œuvres du répertoire sur les instruments pour lesquels elles furent composées ? Il ne tranche pas et choisit une voix médiane : devenu expert du pianoforte, il joue des instruments à cinq octaves de la fin du XVIII° siècle, d’autres à mécanique viennoise du début du XIX° siècle, des pianos Erard, et retrouve sur le Steinway moderne, grâce à eux, la texture originale des œuvres. Il passe d’un instrument à l’autre avec une aisance remarquable, comme l’atteste sa discographie.

En tant que soliste, Cyril Huvé s’est illustré en jouant notamment avec la Staatskapelle de Dresde, l’Orchestre Philharmonique de Liège, The Orchestra of the Age of Enlightement sous la direction de Sir Roger Norrington, et il a souvent été choisi pour interpréter des œuvres rarement jouées, telles que les Djinns de César Franck, la Symphonie cévenole de Vincent d’Indy, Mon lac de Witkowsky…
Il est l’invité de nombreux festivals (La Chaise-Dieu, Festival Berlioz de La Côte-Saint-André, Festival de Radio France et Montpellier, Rencontres internationales Chopin de Nohant, Saint-Lizier, Festival Musica de Strasbourg, Ars Musica de Bruxelles), et joue en Allemagne, en Angleterre et aux États-Unis.
Il apporte sa contribution à quelques textes théoriques, traduit et préface les Chemins vers la nouvelle musique d’Anton Webern (J.-C. Lattès, avec Didier Alluard) ou dialogue avec Pierre Bourdieu (Questions de sociologie, éditions de Minuit).

Discrètement, avec opiniâtreté et rigueur, il poursuit son travail, et vient d’enregistrer les Mélodrames romantiques avec le comédien Daniel Mesguich, son partenaire depuis de nombreuses années.

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Felix Mendelssohn: Piano Broadwood 1840

Felix Mendelssohn: Piano Broadwood 1840

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